Présentation du projet AfriConnect+
Le projet « AfriConnect+ » s’inscrit dans la thématique européenne sur la transformation du numérique des pays dans les régions de la Méditerranée, notamment au Maroc, et de l’Afrique subsaharienne, au Sénégal. « AfriConnect+ » s’inscrit dans la stratégie et l’objectif de modernisation et de développement des établissements d’enseignement supérieur au Sud qui partagent les objectifs communs concernant le développement de l’entrepreneuriat, les compétences professionnelles, l’innovation et le transfert technologique dans le domaine du numérique et plus particulièrement dans celui de l’Internet des objets (IdO)
Notre Constat
L’IdO est un domaine technologique en pleine mutation qui fait partie intégrante de la transformation numérique et des technologies des données. Il est ainsi estimé que 30 milliards d’objets seront connectés à Internet d’ici 2030, selon Idate digiworld (2017), dont 67% seront concentrés sur les 3 zones géographiques qui sont la Chine, l’Amérique du nord et l’Europe de l’ouest, et concerne 14 marchés verticaux : Certains évoquent une quatrième révolution industrielle, « l’usine 4.0 », le développement des « Smart Cities », les nouvelles villes intelligentes ou encore la « e-santé », la « smart agriculture », et tant d’autres secteurs avec des espoirs économiques à plusieurs milliers de milliards de dollars.
Au-delà des prévisions économiques, depuis quelques années, la tendance est bien réelle, l’internet des objets est présent et ne cesse de croître. C’est une technologie issue de l’évolution naturelle de la très longue chaîne d’innovation de l’électronique et des télécommunications. Elle est désormais suffisamment mature et les applications « gadgets » des premières années, souvent développés pour le « grand public », ont succédés des marchés organisés autour de plusieurs acteurs industriels prolifiques.L’IdO est également collecteur des fameuses « big data » (les métadonnées), nouveau pétrole de l’ère numérique. Ces données doivent être stockées et éventuellement traitées par des algorithmes particuliers, grâce à l’Intelligence Artificielle, pour informer et/ou intervenir sur le système physique fournisseur de ces grandeurs. Ces données, qu’elles soient directement prises en sorties des capteurs de mesure ou transmises à des interfaces de supervision, sont cependant extrêmement sensibles et doivent être sécurisées de bout en bout. La cybersécurité est alors l’élément dans un système connecté qui vient compléter la panoplie des compétences essentielles à sa mise en œuvre.
Nos Objectifs
En Afrique, les besoins en formation professionnelle, les initiatives entrepreneuriales et le soutien aux entreprises sont devenues une priorité importante dans de nombreux pays. Tout comme en Europe, le Maroc et le Sénégal ont compris l’importance de cette nouvelle révolution technologique et soutiennent le développement du numérique sur leur territoire.Le développement de l’Internet des Objets est une occasion de collaboration universitaire européo-africaine, mais aussi une collaboration entre universitaires et professionnels, visant à créer un espace commun d’échanges et de services en vue de développer la formation professionnelle, soutenir toutes initiations entrepreneuriales et de transferts technologiques.
Le projet « AfriConnect+ » contribue ainsi à un appui technique et au renforcement de capacités mutuelles entre les différents partenaires.
Pour répondre à ce défi, nous avons fixé quatre Objectifs Spécifiques :
OS1
Le transfert des compétences et des technologies de l’IdO entre les institutions,
OS2
L’identification des applications innovantes liées à l’IdO en vue d’une création d’entreprise
OS3
Le Soutien technique à l’entrepreneuriat auprès du personnel universitaire et des étudiants
OS4
Le renforcement des liens entre établissements universitaires, établissements du secondaire et l’industrie.
Transfert des compétences et des technologies entre institutions
Chaque partenaire possède des compétences spécifiques utiles à l’Internet des objets qu’il s’agira de partager et d’organiser pour renforcer mutuellement les capacités de chacun. Cet objectif sera atteint en établissant trois actions : formations courtes dans les spécialités de l’IdO ; collaboration autour de projets communs d’applications ; partage des connaissances.
Concernant les formations, nous les avons classifiés en quatre groupes de compétences disciplinaires : « électronique et systèmes embarqués » ; « réseau et protocoles de communication » ; « sécurité dans l’IdO » ; « supervision et contrôle avancés ». A cela, une thématique transverse, « applications de l’IdO », a été ajoutée pour mettre en évidence les aspects pluridisciplinaires de ces techniques lors du déploiement de l’IdO dans une application. Des sessions de formations courtes seront organisées pendant toute la durée du projet. Chaque session permettra au moins le déroulement de deux à trois modules de formations et leur durée sera d’une semaine pour faciliter la mobilisation des experts et des participants.
L’identification des applications innovantes liées à l’IdO en vue d’une création d’entreprise
Cet objectif implique deux actions : L’identification de projets préexistants et leur accompagnement technologique ; Le développement de nouveaux projets dans le cadre des formations étudiantes.
La première action consistera à l’identification et à l’émergence de solutions innovantes afin d’y repérer de futurs projets d’entrepreneuriat et les accompagner dans ce sens. Nous nous intéresserons ainsi à trouver des projets développés par le personnel universitaire et les étudiants. Il pourra s’agir de projets de recherche, d’activités pédagogiques ou de développement personnel. Les propositions seront évaluées par rapport à leur maturité de développement, à leur lien au domaine de l’IdO et à leur potentiel commercial. Chaque année, un appel sera lancé dans les universités bénéficiaires pour repérer les propositions les plus pertinentes. Trois niveaux d’accompagnement seront possibles. Le premier niveau consistera à proposer un développement complémentaire technique sous la forme de projet tutoré ou projet de fin d’études soumis à un groupe d’étudiants. Il s’agira plutôt de propositions au stade de démarrage ; Le deuxième niveau d’aide consistera à un développement ou une mise au point d’un prototype fonctionnel testé. Il pourra impliquer des stages d’étudiants et de l’appui des universitaires qui voudront y participer ; Le dernier niveau sera celui d’un accompagnement à l’entreprenariat prévu dans un groupe de travail spécifique.
La seconde action impliquera directement les étudiants qui seront mobilisés pour soutenir des projets sélectionnés ou en les invitant à définir leur sujet d’application. Ce travail se déroulera dans le cadre de leur projet tutoré ou projet de fin d’année. Les étudiants bénéficieront de l’aide d’un tuteur (enseignant ou professionnel), du matériel et de l’équipement mis en place dans les « IdO Lab » locaux que chaque universitaire bénéficiaire devra posséder. Un responsable technique local assurera aussi l’appui technique et logistique nécessaire à l’étude et à la fabrication des objets connectés. De plus, les plateformes d’expérimentation déployées dans certains domaines d’applications serviront lors d’essais réels. Une mise en concurrence des équipes sera réalisée afin d’entretenir une certaine qualité de travail et une haute motivation des étudiants. Effectivement, le meilleur projet sera sélectionné pour chaque établissement par un jury composé d’universitaires et de professionnels, auquel seront associés les étudiants. Les lauréats seront alors accompagnés pour créer leur entreprise.
Soutien technique à l’entrepreneuriat auprès du personnel universitaire et des étudiants
Des compétences supplémentaires seront fournies aux candidats à l’entrepreneuriat.
L’esprit d’initiative et d’entreprise des nouveaux entrepreneurs nécessitera une consolidation de plusieurs compétences prévue dans trois domaines clés. Le premier concerne les compétences comportementales et humaines (« Soft Skills ») le plus utiles à un entrepreneur (communication, motivation, persévérance, adaptabilité, gestion du temps, gestion du stress, etc.).
Ces compétences seront complétées par des formations sur la création d’entreprise (passer de l’idée à la création d’entreprise ; Déterminer le business model de l’entreprise ; fixer la stratégie marketing et opérationnelle ; Réaliser un prévisionnel financier et gestion comptable ; Trouver les aides à la création ; Préparer un business plan).
Des stages d’observations de 2 semaines en entreprise apporteront un complément de compétences techniques sur les contraintes de l’industrialisation pour réussir la conception d’un objet commercialisable. Ces stages seront réalisés en France au sein des entreprises partenaires ou associées.
Les startups nouvellement créées bénéficieront d’un accompagnement sous la forme de mentorat dans leur phase de démarrage. Cet accompagnement sera assuré pendant au moins une année par des chefs d’entreprise expérimentés.Les universités bénéficiaires contribueront à cet objectif en mettant à disposition un espace dédié pour accueillir les nouvelles startups au sein d’incubateurs internes. Les laboratoires de conception d’objets connectés (« IoT Lab ») et les plateformes d’expérimentation, ainsi que l’aide du responsable technique associé à cet équipement, seront aussi mis à leur disposition sans restriction pendant cette phase de démarrage.
Renforcement des liens entre établissements universitaires, établissements du secondaire et l’industrie.
Cet objectif vise à infuser les notions de l’Internet des Objets tant dans les sphères universitaires et scolaires que dans celles du monde socio-économique. Celui-ci ne peut être atteint qu’en associant des actions de communication et de collaboration.
Les partenaires industriels des différentes régions (STM, CECIELEC, RABBAH SOFT, TOLBI) sont ici essentiels et sont impliqués dans les activités de formations courtes, dans le développement de projets innovants et dans l’aide apportée aux nouveaux entrepreneurs. Ils apporteront conseils et compétences dans leurs domaines d’activités auprès du public varié touché par ce projet.
Par ailleurs, les équipements « IdO Lab » et « plateformes d’expérimentations » mis en place dans ce projet seront accessibles pour les entreprises ou les professionnels extérieurs au consortium. Cela stimulera la collaboration avec le tissu industriel local en proposant un service d’aide technique de haute qualité et augmentera la diffusion des compétences de l’internet des objets auprès d’entreprises peu expérimentées dans ce domaine.
Nous répondrons également modestement au problème d’attirance des lycéens vers les filières scientifique et technologique progressivement délaissées dans tous les pays partenaires. Nous interviendrons dans les lycées locaux pour promouvoir le domaine de l’IdO en y montrant les intérêts pluridisciplinaires et les métiers envisageables, en mettant l’accent sur les possibilités entrepreneuriales possibles.
Les lycéens et les enseignants du secondaire seront aussi invités à participer au Colloque sur les Objets et Systèmes Connectés (CoC) organisé annuellement.
Ce colloque a la particularité d’être ouvert à un large public rassemblant chercheurs, universitaires, enseignants du secondaire, étudiants et professionnels s’y mêlent pour présenter des travaux en recherche, des activités pédagogiques, des projets d’étudiants ou de nouveaux produits ou services commercialisés. Ce colloque favorise les démonstrateurs sous toutes ses formes (simulations, prototypes, maquettes, vidéos). Certaines sessions « découvertes » permettront de se familiariser à des techniques de l’IdO ou des thèmes sous-jacents (IA, cybersécurité, réseaux).Véritable « Souk » des connaissances dont la variété du public casse les barrières statutaires, et où chacun y vient pour piocher des compétences utiles, les dernières tendances dans le domaine, ou simplement la recherche d’une reconnaissance par un travail présenté.
Un public varié
« AfriConnect+ » s’adresse à un public varié tant universitaires que professionnels.
Les responsables d’établissements et de formation pour renforcer et accroître leur offre pédagogique en utilisant la technologie de l’internet des objets : utilisation dans le cadre des formations existantes et de différentes filières ; création de certifications professionnalisantes ; animation de formations professionnelles courtes.
Les enseignants et les formateurs professionnels pour obtenir de nouvelles compétences, développer et utiliser de nouvelles expériences et méthodes pédagogiques : projets pluridisciplinaires ; formations à distance ; pédagogies par projet.
Les étudiants pour obtenir de nouvelles compétences techniques et professionnelles, participer, partager ou soutenir des projets d’études et pour créer une activité entrepreneuriale : développements, déploiements et tests in situ de projets innovants ; créations et soutiens à des pépinières d’entreprises.
Les entreprises et professionnels pour accroître leur compétitivité, leur rentabilité et leur croissance.Les enseignants du secondaire et les lycéens pour découvrir l’Internet des Objets, et les technologies associées comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle, en participant à des séminaires, colloques ou à des projets collaboratifs.